Des canaris et des hommes
C’est dans les années 1990 qu’Éric Lammers a découvert l’écriture, alors qu’il était détenu en prison. Aujourd’hui libre, il revient sur ses années de détention, avec un recueil de cinq nouvelles, qui ne sont en réalité qu’une infime partie des milliers de pages produites pendant cette période.
Quatre d’entre elles témoignent des conditions de vie dans le milieu carcéral belge des années 1990, dans un style singulier et avec une légèreté surprenante. La cinquième, écrite en liberté, met en scène le fidèle compagnon canin de l’auteur.
Ces récits poignants, mais aussi pleins d’impertinence et d’humour, nous plongent dans le quotidien des détenus, leur routine, leurs occupations, mais aussi leurs petites manies (du linge parfaitement repassé, des canaris, un briquet rose). Plus profondément, ils posent la question de la nature des rapports humains dans un tel milieu.
S’il annonce que ces canaris scient leurs barreaux, il soutient les affirmations de Farouk, qui passera pour dingue. […] Mais tous ont constaté que les barreaux de leur cage sont curieusement entamés. On a beau leur confisquer les lames de scie, on dirait qu’ils les pondent.
« À vendre, deux canaris en bonne santé. Fortes personnalités. Peu musiciens »