Verdun, cent ans après…
Cette année est célébré l’anniversaire de la bataille de Verdun, l’un des affrontements les plus sanglants du XXe siècle, qui a vu s’opposer les Alliés et l’envahisseur allemand durant 300 jours et 300 nuits.
Le 6 décembre 1915, Joffre, commandant en chef des armées françaises, réunit à son Q.G. de Chantilly les autres responsables militaires alliés. Il prévoit une attaque pour 1916 : « Au début de l’été, il compte porter le coup final dans la Somme avec 42 divisions soutenues par un maximum d’artillerie. »
Ce qu’il ignore encore, c’est que Falkenhayn et l’État-Major allemand visent Verdun, convaincus qu’une victoire là-bas forcera la France à signer une paix séparée. Pour le peuple français, perdre une ville symbole telle que Verdun serait « une atteinte à son patriotisme ».
À la fin du mois de janvier, les renseignements sur l’avancée des Allemands dans la région de Verdun se font de plus en plus précis. « La circulation des trains allemands a été renforcée. On a remarqué la destruction par l’artillerie ennemie des clochers qui servent d’observatoires. » Ces renseignements parviennent jusqu’aux Parlement et à l’Élysée, où Poincaré s’inquiète du « très mauvais état des défenses en avant de Verdun ». Certains généraux tentent d’informer Joffre mais ce dernier refuse de se laisser influencer. « Pour lui, du point de vue stratégique, Verdun, vu du côté allemand, ne se justifie pas. »
Il faudra attendre le 10 février pour qu’il finisse par envisager la possibilité d’une attaque allemande. Il donne alors ses ordres « pour préparer l’acheminement de matériels, de canons de 170 et de troupes vers la région fortifiée ». Mais le scepticisme persiste chez les Français. « Le temps est tellement mauvais qu’on pense qu’il est impossible d’attaquer dans un pareil bourbier. » Pourtant…
Le lundi 21 février, il est 4h du matin quand un premier projectile s’abat et éclate à proximité de la cathédrale. « Le bombardement se transforme progressivement en un bombardement d’une violence jamais rencontrée. » Les images sont atroces et les pertes nombreuses…
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