Soir Mag consacre 2 pages aux moutons noirs !
Dans son nouvel ouvrage consacré à la « brigade Piron », Hugues Wenkin rend hommage au courage de ces Belges qui ont combattu les occupants allemands.
La brigade Piron rassemble les Belges qui refusent de se rendre aux Allemands. Le profil de ces hommes était-il homogène ?
Ils étaient unis par le même but : libérer la Belgique, certains ajoutaient libérer Léopold III, aussi de fortes divergences de vues opposaient les officiers sur ce dernier point. Il y avait des clivages entre les Léopoldistes et les autres. Les prémices de la question royale étaient déjà bien présentes dans le microcosme belge.
Quant aux origines des hommes, elles étaient très variées. Il y avait des blessés remis sur pieds après un passage dans les hôpitaux anglais, des évadés de Dunkerque, des Belges du bout du monde mobilisés, des évadés du sud de la France qui avaient refusé la capitulation française, des légionnaires libérés par la France libre et des évadés de Belgique. Il y avait des Luxembourgeois, des Argentins et même un Péruvien !
Pourquoi les surnommez-vous les « moutons noirs » ?
J’ai choisi ce surnom, car cela leur correspondait très bien. Ils étaient pour la plupart de fortes personnalités et ne s’en laissaient pas compter. Ils représentaient une infime minorité de l’armée belge de 40 (0,2 % du total dans les premiers mois). Frondeurs et indignés, ils ont imposé leur existence au gouvernement Pierlot.
Quel homme était Jean Baptiste Piron et pourquoi lui confie-t-on la direction des troupes belges qui combattent aux côtés des alliés ?
Piron était un officier de grande expérience. Il commence sa carrière à 18 ans en tant qu’élève officier pour défendre Anvers. Vu la pénurie de cadres, il commande déjà une section. Il est déjà major en 1940. Il n’obéit pas aux ordres de se rendre en Allemagne et passe en Angleterre. Il a la chance d’être étranger aux troubles qui éclatent en 1942 et a eu l’intelligence de se tenir loin des intrigues byzantines. Le choix du personnage s’impose à Pierlot après les mutineries. Il s’avère à la hauteur de la tâche et bénéficie du retournement du cours de la guerre. L’hiver 1942-1943 est précisément le moment où l’initiative change de camp. L’espoir de victoire arrive en même temps que sa nomination. Cela lui a incontestablement facilité le travail.
Découvrez l’intégralité de l’interview dans votre Soir Mag du 25/3 au 31/3.
Les moutons noirs de Piron est disponible en librairie et sur notre eshop.
Extrait de l’interview de Joëlle Smets