Série 14-18. L’héroïsme des Belges

Loncin, le fort à bout de forces

Un mastodonte de béton réputé imprenable… dont est pourtant venue à bout l’armée allemande. Le Fort de Loncin faisait partie de la ceinture de douze places fortes érigées pour la défense de Liège. Il était censé résister à tous les assauts. Loncin, un nom qui résonne dans les mémoires… Cet élément central se retrouva en première ligne au début de la guerre 14-18. Son bombardement dura trois jours, du 12 au 15 août ? Sous le feu ennemi, les soldats belges dont le gros dos et résistent, jusqu’à l’explosion de trop, qui causa la mort de 350 d’entre eux sur 550 hommes. Le Fort (qui ne s’est jamais rendu) entra dans l’Histoire comme le symbole du sacrifice et du courage.
Auteur de plusieurs ouvrage « militaires », Hugues Wenkin signe une série sur 14-18 et répond à aux questions de Bernard Meeus.

On pensait le Fort de Loncin imprenable. Et pourtant…
Au départ, il fut conçu en 1888, une époque où les plus gros canons avaient un calibre de 210mm qu’on pouvait encore déplacer par traction animale, il était censé résister. Son concepteur, le général Brialmont, qui était ingénieur, voulait dépenser le moins possible et à dimensionné son fort avec un coefficient de sécurité adéquat. Loncin était imprenable et devait être relié aux autres forts par des courtines d’infanterie, des tranchées, comme dans la pensée de Vauban. En réalité, les troupes belges n’étaient pas suffisantes pour tenir ces tranchées. De leur c ôté, les militaires allemands avaient compris que la prochaine guerre se déroulerait sous le sgne du retranchement et que donc il fallait les canons capables de bouleverser ces défenses. Du coup, ils ont commandé chez Krupp un canon capable de détruire les fortifications existantes. Ils doublent le calibre et c’est la Grosse Bertha. La guerre déclarée, le général Leman prend le commandement. Il est inflexible et partisan de se battre jusqu’à la dernière cartouche. On lui confie le Fort mais il se rend vite compte de la faiblesse de l’armée belge. On ne va jamais tenir. On n’est pas préparé même si, en 1913, on avait entamé sa réorganisation pour la renforcer. Les officiers ne sont pas à la hauteur. La discipline flotte. Du moins, c’est ce qu’il indique dans un rapport au Roi un peu autojustificateur remis en 1919 juste avant de mourir. Il vouait montrer son action énergique, en tant que héros national. Je dirais qu’on avait une demi-guerre de retard. Leman en était conscient, mais il s’est tu.
[…]
Une interview signée Bernard de Meeus dans Soir mag du 7/3/18

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