Philippe Carrozza explore le monde des rebouteux

Fort du beau succès de Saints et guérisseurs, nous soulagent-ils du mal ? (Weyrich, 2017), Philippe Carrozza poursuit avec passion son exploration du monde des rebouteux.

Dans ce second volume, ce sont près de trente nouveaux praticiens qui se sont confiés à lui sur ce don, qu’il soit ancré en eux depuis la naissance, reçu d’un proche ou d’un inconnu.

Comment expliquer ce phénomène ? Qui a recours à leurs services ? Que peuvent-ils soulager sans aucun médicament, souvent sur un simple coup de fil ? Comment les contacter ? Comment définir leur « secret », « prière » ou « don », comme ils l’appellent ? Pourquoi n’acceptent-ils pas d’argent ou de cadeau en retour ? Le journaliste les a interrogés inlassablement pour tenter de répondre à toutes ces questions.

Une immersion dans le monde des médecines non conventionnelles et complémentaires n’usant d’aucun remède ou médicament ajoute à l’enquête.

Diminuer la taille : de sa pharmacie

Il est indéniable que l’action des rebouteux – tradi­tionnels ou professionnels – ainsi que le travail des sophrologues, hypnothérapeutes, maîtres reiki, sylvothérapeutes, etc., amènent les personnes qui font appel à leurs services à prendre moins d’antidouleurs, d’anti-inflammatoires, voire d’antidépresseurs. Tout bénéfice pour la santé, le portefeuille, la sécurité sociale et votre pharmacie… qui ne débordera plus. Moins de médicaments par ces actions et de la prévention, voilà le fil rouge de ce tome II.

Lors de la sortie de Saints et guérisseurs nous soulagent-ils du mal ?, je n’imaginais pas l’ampleur qu’allait prendre ce phénomène des « rebouteux ». Au gré des conférences sur le sujet, de nombreuses personnes m’ont expliqué qu’elles avaient fait appel à ces soulageurs, comme je les appelle.

Le sujet, qui paraissait donc tabou a priori, l’est sans doute devenu beaucoup moins. Il semble que la parole se libère petit à petit. On ose témoigner d’une guérison ou d’un bienfait dont on aurait bénéficié après une visite ou un appel téléphonique à un rebouteux.

Ces mêmes « soulageurs » sont de moins en moins gênés de communiquer sur ce qu’ils font ; ils risquent moins d’être désignés du doigt par les sceptiques cartésiens. Ces hommes et ces femmes, jeunes et plus âgés, de la campagne ou des villes, demeurent les bons Samaritains du XXIe siècle. Cela reste en effet pour eux un véritable apostolat que de répondre à toutes les sollicitations de personnes en souffrance, à n’importe quelle heure du jour et même de la nuit, samedi, dimanche et jours fériés compris.

Même si des rebouteux interviewés dans le premier tome ont accepté de divulguer leurs coordonnées, je me sens un peu coupable de leur avoir donné tant de travail. Ils ont en effet été véritablement assaillis et le sont encore près de deux ans plus tard ! J’implore donc la plus grande indulgence pour celles et ceux qui seront encore appelés dans les jours et semaines à venir, parce que certain(e)s d’entre eux peuvent éprouver une très grande fatigue après avoir soulagé une série de personnes l’une derrière l’autre. Il peut arriver qu’ils soient un peu énervés au moment de répondre à la énième sollicitation de la journée. Il ne faut pas leur en vouloir de recevoir certains appels un peu fraîchement. Certains témoins ont été malades tant ils ont donné de l’énergie ; à un point tel que leur médecin les a mis en garde. Ils ont alors dû lever le pied et même changer de numéro de portable !

Le but n’était pas de les voir souffrir, bien entendu. J’en suis d’autant plus marri.
Lors des multiples rencontres avec les lecteurs, de nombreux témoignages se sont accumulés, la grande majorité consistait en des expériences plutôt positives. Très peu de témoins sont venus me dire que le soulageur n’avait rien pu pour eux. Certains récits sont poignants.

Le dernier chapitre de ce livre qui débriefe le premier tome en recèle quelques-uns. Même des médecins sont venus me dire tout le bien qu’ils pensaient de ces personnes, dans la mesure où elles continuent à ne pas interférer sur un traitement médical en cours et à ne pas tarifer leurs services.

Sophrologue, maître reiki, hypnothérapeute…

Le livre que vous avez sous les yeux continue à explorer le monde des rebouteux. Une trentaine d’entre eux ont accepté de témoigner. Ils ont, cette fois, été tous triés sur le volet. Chacun d’eux possède le profil du soulageur honnête.
Les rebouteux professionnels avaient aussi leur place dans ce livre, me semble-t-il. Eux vivent de leur travail. Ils réclament donc de l’argent en échange de leurs services, qu’ils se nomment bioénergéticiens, magnétiseurs ou radiesthésistes. Ils ne prescrivent aucune potion et n’interfèrent pas sur les traitements médicaux en cours. Leurs tarifs sont clairs et celui ou celle qui fait appel à eux sait à quoi s’en tenir. Le chapitre les concernant est bien identifié ; il n’y a pas de méprise possible avec les rebouteux bénévoles.

Un troisième pan de ce livre fait la part belle à des disciplines dont on m’a souvent parlé lors des conférences. Cette médecine alternative non conventionnelle peut aussi contribuer à diminuer la taille de notre pharmacie. Non seulement parce qu’elle obtient de bons résultats comme les rebouteux, mais surtout parce que nombre des disciplines qui s’y rattachent font de la prévention. La sophrologie, la pleine conscience, l’hypnothérapie, le reiki et même la sylvothérapie, la lithothérapie et le chamanisme avaient donc leur place dans ce livre. J’ai rencontré un ou plusieurs praticiens de chacune de ces disciplines. Ils expliquent par le détail en quoi leur spécialité peut venir en aide au plus grand nombre, sans médicaments. Leur apport complémentaire n’est plus à démontrer.

Ce livre se referme sur un débriefing du premier tome et apporte un complément aux sujets abordés précédemment comme le culte marial, les eaux dites miraculeuses ou l’intercession des saints. Aux personnes qui demandaient, lors des conférences, si ces eaux ou ces saints guérisseurs étaient une particularité de Wallonie, je réponds par des exemples concrets après avoir sillonné la Bretagne, mais aussi Paris et Athènes. Oui, il existe bien des eaux supposées miraculeuses à Paris et des saints guérisseurs chez les Bretons et les Grecs ! J’en apporte quelques preuves.
Le phénomène des rebouteux n’est donc pas uniquement une particularité ardennaise, tant s’en faut. La preuve par le témoignage d’un rebouteux de Madagascar qui a accepté d’être interviewé. Ce récit a trouvé sa place aussi dans ce quatrième et dernier chapitre.

Bonne lecture !

Philippe Carrozza

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