Michel Carly & Christian Libens, La Belgique de Simenon – AREAW
Joseph Bodson nous parle des livres de poche consacrés à la vie de Georges Simenon.
Passionnant, vous pouvez m’en croire. Cela se lit comme un roman. Policier, bien sûr. Et pourtant, Dieu sait si l’on en a déjà publié des études sur Simenon, depuis Michel Lemoine, sans oublier Jean-Baptiste Baronian.. Lui qui était assez souvent snobé par la high cultural society, le voilà bien vengé.
Il nous donne d’ailleurs la recette de son succès: énormément de travail, une attention au monde qui l’entoure sans cesse aux aguets, le don d’écrire vite et bien et sans faire de chichis…Ce qu’il ne nous dit pas, c’est ce qui fait de lui Simenon, tout simplement, vous savez, la petite note jaune. Sans trop vouloir philosopher, nous dirons tout de même qu’il y a une marque commune, dans sa génération du moins, à tous ces écrivains issus du peuple, fils de cordonnier, comme Guéhenno ou Giono, les mineurs, bien sûr, comme Constant Malva ou Pierre Hubermont, dont Daniel Charneux nous parle en ce numéro. André Baillon, Jean Tousseul, et bien d’autres. J’ai envie de dire: une façon d’être naturelle, une liberté grande avec la langue, le sens aussi du poids des mots, de la quantité de chair et de sang qui s’y mêle. Nos auteurs relèvent d’ailleurs à différentes reprises la sympathie qui s’établit d’emblée entre Maigret ( et Simenon, bien sûr), et les gens du peuple qu’il croise au cours de ses pérégrinations.
Oui, il y a tout cela, chez Simenon. Michel Carly et Christian Libens ont choisi, dans ces quatre volumes, d’établir une étroite symbiose entre les origines, les événements de la vie de Simenon, ses fréquentations, depuis sa naissance jusqu’à l’établissement définitif à Paris.. Ils se réfèrent très souvent aux films tirés de son oeuvre, aux acteurs, et une iconographie très riche vient appuyer leurs propos. C’est bien sûr ici sur la Belgique que se focalise leur objectif, avec quelques échappées sur les pays voisins, surtout sur Paris. Ainsi, l’attention du lecteur se trouve-t-elle continuellement attirée par des voisinages de lieux, d’époque qui ne peuvent manquer de se lier à des souvenirs personnels: on est en pays connu, et les cafés, les gares, les canaux, les rivières se succèdent au fil des pages. Comment n’a-t-on pas encore songé à enseigner la géographie aux écoliers en leur faisant lire Simenon?
Bien sûr, nous ne pouvons, en ce bref article, nous attarder sur toutes les particularités, les belles réussites de ces volumes, mais nous allons tout de même les parcourir, à notre tour, un peu à la diable.
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