Les barbelés de la vengeance ? : retour à Erbisoeul…
Des arbres et des plaques de béton : voilà ce qu’il reste aujourd’hui du camp de prisonniers allemands d’Erbisœul.
Pourtant, il y a septante ans, cet endroit était un lieu rempli de vie. Des milliers d’hommes y vivaient et y travaillaient jour après jour. Aujourd’hui, leurs cris et le bruit des moteurs ont laissé la place aux murmures de la forêt, à peine troublés par les rondes du garde-chasse. Incontestablement, les arbres ont cicatrisé les blessures d’un passé dont le souvenir est parfois douloureux.
Le petit village d’Erbisœul, dont la population en cette fin de Seconde Guerre mondiale est d’un millier d’habitants, fait aujourd’hui partie de la commune de Jurbise. De 1945 à 1948, il a accueilli l’un des plus grands complexes d’internement jamais créé en Belgique. Des dizaines de milliers de prisonniers de guerre allemands ont vécu et transité par cet endroit. Ceux-ci devaient participer à la liquidation d’un conflit ayant fait des millions de victimes sur presque tous les continents. Ils travaillaient à la relance économique d’un pays qui avait vécu quatre ans sous la coupe des nazis et de leurs collaborateurs. Paradoxalement, il existe un grand décalage entre leur poids dans l’histoire des relations belgo-allemandes et le silence de la mémoire collective à leur égard.
Cet ouvrage révèle à la fois l’histoire et la dimension inouïe de ce camp et des détails parfois émouvants touchant au vécu le plus intime des prisonniers. Il passe également sous la loupe le rôle important qu’il a joué dans la reconstruction d’un pays qui se remet lentement d’un conflit planétaire, ainsi que les relations qu’il a entretenues avec les populations locales. Celles-ci sont si étroites que certains de ceux que l’on appelle alors « les Boches » vont rester dans nos régions et y fonder une famille. L’évocation de leurs conditions de vie est également importante. Cependant, nous n’avons pas pour objectif de nous faire les avocats ou les accusateurs de ces soldats allemands.
Pour mener à bien ce travail, nous avons consulté et récolté des fonds d’archives en Belgique, mais aussi en Suisse. Nous avons également fait appel aux derniers témoins de cette période troublée. Cette mémoire vivante a incontestablement enrichi la mémoire de papier. Nous sommes reconnaissants à toutes ces personnes et institutions qui nous ont ouvert leurs portes et leurs mémoires.
Le livre Les barbelés de la vengeance ? est disponible en librairie et sur notre e-shop.