Le journaliste du « Soir » Alain Lallemand remporte le prix Marcel Thiry 2024

Le journaliste du pôle Culture du « Soir » a décroché ce prix liégeois avec son dernier roman, « Ce que le fleuve doit à la plaine ». Qui place ses personnages dans la période incertaine de l’annexion russe de la Crimée en 2014.

« Je suis heureux, j’exulte. » Alain Lallemand réagit avec joie : il est lauréat du prix Marcel Thiry 2024 pour son roman Ce que le fleuve doit à la plaine. Le journaliste du pôle Culture du Soir a déjà reçu des prix de journalisme pour des enquêtes menées sur les trafics mondiaux de cigarettes, sur les détentions extrajudiciaires aux Etats-Unis, sur les trafiquants d’armes et les sociétés militaires privées, rejoint maintenant le cercle assez fermé des lauréats de prix littéraires qui comptent.

Et il peut s’en satisfaire pleinement puisqu’il l’a emporté devant Jean-Claude Bologne pour Emprises. Les contes du père Susar (Maelström), Claude Donnay pour Ozane (MEO), Philippe Marczewski pour Quand Cécile (Seuil) et Jean-Luc Outers pour Mon nom ne vous dira rien (Impressions nouvelles), ce qui n’est pas rien.

Le prix Marcel Thiry a été instauré en 2001 par la ville de Liège, soucieuse d’honorer la mémoire du poète, romancier, essayiste et homme politique Marcel Thiry dont elle conserve la bibliothèque et les archives. Il récompense alternativement une œuvre poétique (années impaires) et une œuvre romanesque (années paires) déjà éditée. Le prix est doté d’un montant de 2.500 euros. La remise officielle aura lieu le vendredi 6 décembre.

Inspirants reportages

Alain Lallemand a été reporter dans nombre de pays en guerre, ouverte ou larvée : Kivu, Afghanistan, Colombie, Crimée. C’est de ses reportages et de ses enquêtes qu’il tire la matière de ses romans. L’homme qui dépeuplait les collines, c’était au Kivu, Et dans la jungle, Dieu dansait, en Colombie, Ma plus belle déclaration de guerre et La femme héroïne en Afghanistan. Son roman lauréat, Ce que le fleuve doit à la plaine, se passe en Crimée, en 2014. Lors de l’annexion de la Crimée ukrainienne par la Fédération de Russie de Poutine, déjà. Une annexion que les Ukrainiens n’ont jamais acceptée et qu’aujourd’hui encore ils contestent fermement.

Alain Lallemand fut l’envoyé spécial du Soir dans la péninsule baignée par la mer Noire. Il en a rapporté tout ce qui fait la matière de son roman : les paysages, les chevaux, les gens, Ukrainiens et Russes, Tatars et Cosaques, les sensations, les odeurs, les inimitiés, le business… Et il s’en sert pour raconter une histoire éminemment romanesque, prenante et puissante.

Alain Lallemand mène ses beaux personnages, Oleg le cosaque, Kash le Tatar, les sœurs Roudakova, dans ce monde en mutation. Un monde aux paysages magnifiquement décrits d’une écriture fine et souvent lyrique. Aux intrigues habilement menées. Habité par des héros qui nous émeuvent, semé de superbes épisodes épiques et irrigué par cette insidieuse invasion russe. Et qui pose les questions essentielles de la survie, de l’amitié et de l’amour en temps d’occupation.

« Alain Lallemand mène ses beaux personnages, Oleg le cosaque, Kash le Tatar, les sœurs Roudakova, dans ce monde en mutation. »

Photo d’en-tête : © Bruno D’ALIMONTE

Jean-Claude Vantroyen pour Le Soir, 25/10/2024

« Ce que le fleuve doit à la plaine » de Alain Lallemand est disponible en librairie et sur notre e-shop :

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