Christian Joosten confirme son talent
Christian Joosten signe son deuxième roman policier qu’il publie dans la collection Noir Corbeau, chez Weyrich. Guillaume Lavallée, l’ancien flic, est de retour dans un scénario pour le moins inattendu où les salopards ont une bonne place. Le Jugement de Dieu, un roman noir comme on les aime !
Christian Joosten, visiblement alors que le public lisait votre premier roman Le Roi de la forêt, vous étiez déjà au travail pour l’écriture du deuxième tome des aventures de l’inspecteur Lavallée. L’écriture est une passion récente ? Elle vous occupe beaucoup ?
J’ai écrit pas mal de choses dès mon adolescence : des histoires courtes, de la poésie, des tentatives de romans… mais passé un temps, j’ai détruit ou presque l’ensemble de mes textes. Seuls quelques carnets existent encore. Professionnellement, mon métier d’archiviste m’a amené à écrire des articles historiques, des « livres sérieux » et ce qu’on appelle des « beaux livres »; très souvent en co-écriture car je suis quelqu’un qui prône le travail associatif.
Gros lecteur de romans policiers, je me suis laissé tenter par l’écriture d’une histoire, qui a au final pris la forme du Roi de la forêt. Le virus était là. L’attachement que je porte maintenant à Guillaume Lavallée, le personnage central de mes romans policiers, m’a donné l’envie de continuer encore un bout de chemin avec lui.
Dans ce nouveau roman, vous vous êtes imposé un exercice audacieux : vos personnages évoluent de Sarajevo à Charleroi. C’est étonnant. Comment est née cette idée de replonger dans ce décor terrible du siège de Sarajevo durant la guerre de Bosnie dans les années nonante ?
Pour moi, si deux personnes se rencontrent à un moment précis, c’est parce que des éléments antérieurs les ont amenés à se trouver. L’histoire de chacun, nos décisions, nos actes, font qu’à un moment donné, des liens se créent. Dans Le Jugement de Dieu, Lavallée se retrouve mêlé à l’enquête concernant un de ses proches, Dragan Dragovic, un peintre ayant fui la guerre de l’ex-Yougoslavie. Personnellement, ce conflit m’a beaucoup marqué à l’époque. J’avais quelques amis en Belgique originaires de ce pays qui se déchirait et plongeait dans la barbarie ; tout cela sous les yeux de l’Europe et des Casques bleus.
L’histoire de cet homme, l’histoire de Lavallée, le rôle du Commissaire Francis Jean de la PJ de Charleroi, ils ne sont à mes yeux que des passeurs de sentiments, de souvenirs, d’impressions et d’illusions perdues ; ce qui fait de nous des humains.
L’inspecteur Lavallée, personnage central de vos romans policiers est donc parvenu par un tour de passe-passe à replonger dans ce monde de flics ! On le croyait viré de la police ! Son créateur avait des regrets ?
Non, pas du tout ! Lavallée n’est plus flic mais en a gardé les manies et les humeurs. C’est un peu forcé, aussi, qu’il effectue dans un premier temps son « retour » auprès de la police. Il peut fuir son passé, ce dernier le rattrapera toujours… Si, dans Le Roi de la forêt, Guillaume Lavallée était le personnage central de toute l’histoire, il apparaît ici au début comme une « pièce rapportée ». Seulement, c’est sans compter son caractère.
Le pays de Charleroi est le décor d’une large partie de votre nouveau roman Le Jugement de Dieu. Selon vous, c’est une ville qui se prête bien au décor d’un roman policier ?
Charleroi est une ville fantastique, et je ne dis pas ça car j’y suis né et que j’y ai longtemps vécu ! On peut retrouver dans certaines anciennes communes, des quartiers très bucoliques et dans d’autres, des ensembles industriels qui rendent la ville si hétéroclite et qui donnent à sa population un caractère fort. C’est une ville difficile à appréhender quand on la découvre. On peut donc tout trouver à Charleroi, ce qui fait de cet ensemble un décor idéal pour un roman policier. Il y a tellement d’ambiances à découvrir et à raconter.
Guillaume Lavallée est-il promis à de nouvelles enquêtes ? vos lecteurs peuvent-ils espérer une suite à ses aventures ?
J’y travaille déjà ! « Auteur débutant », j’ai envie de prendre le temps d’écrire mais aussi de « jouer » sur les codes du polar avec mes lecteurs afin de proposer des atmosphères, des amorces de récits différentes… que le plaisir de la lecture soit renouvelé. Les grandes lignes des aventures suivantes sont déjà tracées, certains lieux trouvés… On ne se débarrassera pas si facilement de Guillaume Lavallée !
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