Bernard Caprasse nous emporte dans des sentiments à la dérive

Une saga familiale qui débute en terre ardennaise et s’emballe à travers les époques… Voici « La Dérive des sentiments », second roman de Bernard Caprasse.

L’ancien gouverneur de la province du Luxembourg et ancien avocat, Bernard Caprasse signe son second roman, La Dérive des sentiments. Une intrigue familiale à travers les générations et les époques, des années 20’ à nos jours.

Bernard Caprasse, peut-on dire qu’on retrouve dans ce second roman les ingrédients qui ont fait le succès du premier : la destinée d’une famille, une trame historique, l’amour en fil rouge ?

Dans ce drame qui se répand à travers les époques et les générations, l’amour joue en effet un rôle capital, l’amour sous toutes ses formes : la passion, l’amour physique, filial, l’amitié. À travers certains personnages, on voit aussi jusqu’où l’orgueil, l’ambition, l’appât de l’argent, l’humiliation peut conduire.

Cette saga familiale prend naissance au cœur de l’Ardenne, tout comme l’intrigue du premier roman. C’est important pour vous d’enraciner vos romans en Ardenne ?

Ce sont des lieux que je ressens physiquement. Quand je parle d’une forêt, d’un ruisseau, d’un paysage ce sont des endroits que j’ai arpentés, ressentis. L’histoire débute à Sterpigny. Ce village est le berceau de ma famille. On reste fort marqué par son enfance. Il est question d’un manoir. Ce manoir, c’est la ferme-château que mon grand-père avait rachetée à une famille ruinée par le krach boursier.

On suit à travers les pages le destin d’une femme, Héloïse. À vrai dire de plusieurs femmes…

J’ai voulu, dans ce livre, montrer comment les femmes ont été traitées à travers les époques, comment elles ont lutté pour leur émancipation, en Ardenne au milieu du XXe siècle, à Leuven fin des 60’… Le contexte est au service de l’intrigue. Ma volonté est de garder une toile historique. Je l’ai déjà dit : je suis vacciné contre l’idéologie. Et mon vaccin, c’est l’Histoire.

Le roman compte à nouveau plusieurs clins d’œil à des personnalités de la région, mais également à des personnages du premier roman ?

Effectivement, mais il n’y a pas besoin de les saisir pour suivre l’histoire. Il y a des personnages qui s’inspirent de personnalités réelles, que seuls des Luxembourgeois pourront reconnaître, comme ces deux journalistes bien connus du milieu arlonais qui ont travaillé pour des titres concurrents (NDLR : René Thill à L’Avenir et Marc Durant à La Meuse).

Quand on voit le succès de votre premier roman et le bel avenir que celui-ci devrait rencontrer, vous ne regrettez pas de ne pas vous être lancé plus tôt dans l’écriture romanesque ?

J’ai écrit un roman il y a quelques années, avant de devenir gouverneur. J’avais eu un bon retour d’un proche, rédacteur en chef de La Croix. Je l’ai relu, et ce n’était pas bon ! Pas sûr que j’aurais trouvé un éditeur. Le contenu était tel, pas sûr non plus que j’aurais été nommé gouverneur (rires).

Et l’écriture théâtrale (il a publié la pièce Le Gouverneur oublié), vous la laissez tomber ?

J’ai une idée, je me documente. Je dois me méfier de moi-même, car c’est une écriture totalement différente.

Peut-on attendre une suite à votre 1er roman « Le Cahier orange » ?

J’avais commencé à l’écrire, je me suis arrêté après une cinquantaine de pages, car j’ai eu l’idée de ce roman. Je pense que mon prochain livre, ce sera cette suite, comme le conseille mon épouse.

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Un récit haletant, à travers les générations

À n’en pas douter, celles et ceux qui aiment se plonger dans la lecture de romans historiques ou d’intrigues familiales ne pourront pas lâcher des mains ce second roman de Bernard Caprasse. « La Dérive des sentiments » raconte l’histoire d’Héloïse de Sterpigny, dont la maman est décédée en couches. Son père Jean, fou amoureux de sa femme, en a tenu rigueur à sa fille, au point de la délaisser un temps à la voisine, avant de nourrir un profond amour filial pour elle. Il va s’investir d’une mission pour rendre pleinement heureuse cette jeune fille pétillante, vive et intelligente : lui trouver un mari. Tâche rendue difficile par l’infirmité qui touche Héloïse, son pied bot. Tel est le résumé des premières pages de ce roman qui vous transportera de génération en génération, de Sterpigny à Molenbeek, en passant par Leuven ou encore Arlon. De rebondissements en révélations, de secrets en tragédies, d’erreurs humaines en manipulations, Bernard Caprasse transporte le lecteur, avec style, dans un récit haletant.

Lydie Picard dans L’Avenir du 04/05/2022
L’Avenir du Luxembourg : https://www.lavenir.net/regions/luxembourg/

« La Dérive des sentiments » de Bernard Caprasse est disponible en librairie et sur notre e-shop : 

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