Aléas du climat, il faut préparer son jardin
Chantal Van Penevage, qui signe la « Rubrique du potagiste » dans le magazine L’Esprit Jardin, revient sur les conséquences des incertitudes climatiques actuelles sur les cultures.
Cette année est marquée par de nombreuses perturbations climatiques. Celles-ci ont-elles influé sur les résultats de votre potager ?
Le printemps avait été très prometteur et les cultures se sont admirablement bien portées. Ensuite, à partir du milieu de l’été la chaleur fut accablante et il n’a plus plu pendant plusieurs semaines : la végétation a tout simplement arrêté de pousser.
C’est donc une année assez catastrophique.
Comment voyez-vous les saisons à venir ?
Je crois que nous devons nous préparer à en vivre d’autres avec des variations soit très pluvieuses soit très sèches, et qu’il faut plus que jamais préparer nos jardins pour préserver la terre.
Ce très vaste sujet implique de nous remettre en question et de revoir nos standards en matière de culture. Nous ne pouvons pas nous calquer sur les pays du sud parce que nous ne savons pas si ce type d’été va s’installer. Et nous n’avons pas non plus les mêmes hivers que chez eux.
La notion d’« attendre que la terre soit amoureuse avant de cultiver son jardin » est primordiale.
Cette année, j’ai constaté que ce qui a bien poussé avait été semé et repiqué entre avril et juin : ces plantes avaient eu le temps de s’installer.
Par ailleurs, certains légumes se sont bien adaptés et d’autres pas.
Nous allons donc devoir jongler entre :
- commencer le potager dès que possible en tenant compte de cette information,
- choisir des variétés de légumes plus adaptées, en fonction du climat,
- placer des voiles de forçage ou des tunnels pour avancer la période de culture et la prolonger, etc.
Nous devrons être à l’écoute et inventifs !
Comment votre technique peut-elle aider le potagiste à s’adapter aux changements du climat?
Il ne s’agit pas de technique, mais d’un ensemble de méthodes et d’attitudes à avoir ou à mettre en place. Chaque potager est différent. Chaque potagiste a sa personnalité.
Mais il y a des bases qui me semblent indispensables à retenir : la couverture du sol ; ne plus retourner le sol à la bêche ou au motoculteur, ou alors avec d’autres outils ; utiliser des macérats ou des purins de plantes et non pas des produits phytos.
Retrouvez l’interview complète dans le numéro 42 de L’Esprit Jardin (octobre 2018).
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