Pascale de Trazegnies : un mélange de Catherine Millet, de Bettina Rheims et de Bataille
« Lou, ton père est mort. »
Jamais l’héroïne ne pourra oublier cette phrase, ni s’en défaire. Elle erre au cœur même de Bruxelles, sa virée nocturne ne fait pourtant que commencer. Son voyage, entremêlé d’alcool et de rencontres vaines, la fera dériver, de banlieues en banlieues, de fantasmes en fantasmes, sans trouver pourtant d’adresse où se rendre. Lou veut-elle réellement être sauvée, ou préfère-t-elle plutôt s’en aller… se sauver ?
Le Mort, conte contemporain de Pascale de Trazegnies, fait l’objet d’un article élogieux par Jean-Paul Gaspard-Perret sur La Cause littéraire :
« Il arrive que des fictions soient des lettres d’amour qui ne s’écrivent pas. Et il existe dans ce cas quelque chose d’unique, d’autant qu’il s’agit là d’un amour filial contrarié. De son père comme de sa mère, Lou l’héroïne aura connu la cendre plus que les flammes. C’est pourquoi il existe chez Pascale de Trazegnies du Bettina Rheims et du Catherine Millet mais surtout du Bataille – auquel le titre de son roman (mais pas seulement) fait irrémédiablement penser. La comédie humaine tourne au-delà du drame. Le père qui vient de mourir n’a jamais été présent pour sa fille. D’où lors de cette mort – et le retour en amont qu’elle entraîne – la dérive finale dans (et entre autres) le stupre et la fornication comme ultime parade ou danse macabre. Cela fait penser à La Notte d’Antonioni et La Ronde de Max Ophüls. Le roman échappe à la simple narration pour atteindre une fonction supérieure. Ce n’est en rien une enluminure mais un envoi avec forcément fin de non-recevoir par le principal intéressé. »
Jean-Paul Gavard-Perret
(lien http://www.lacauselitteraire.fr/le-mort-pascale-de-trazegnies)
Ce roman bouleversant est édité aux éditions Weyrich et postfacé par Michel Host, ancien prix Goncourt.