« Une “bio” passionnante sur l’un des plus grands sportifs de l’histoire en province de Luxembourg »

En 2011, Daniel Lapraille avait sorti un premier ouvrage sur la carrière du coureur nadrinois Maxime Monfort. Neuf ans après, il revient avec un deuxième livre qui retrace la fin de carrière du cycliste et sa reconversion.

« Un merveilleux ambassadeur du cyclisme » Une deuxième biographie pour Maxime Monfort

Entretien avec Daniel Lapraille, auteur du livre sur Maxime Monfort.

Daniel, pourquoi avez-vous décidé de sortir un deuxième ouvrage consacré à Maxime Monfort?

Il y a deux raisons. La première, c’est que le premier livre n’englobait pas toute sa carrière. C’était un peu une biographie de sa période d’enfant jusqu’à 2016. Maxime y expliquait surtout la découverte du monde du cyclisme avec des yeux d’un jeune néo-pro. La deuxième raison était qu’il fallait terminer l’histoire, donner une suite et une fin. A 35 ans, ce n’est plus le même homme car il ne regarde plus le cyclisme de la même manière. On parle de la seconde partie de sa carrière mais également sur ses réflexions sur le monde du cyclisme qui a évolué. C’est le regard de quelqu’un qui a été professionnel pendant 16 ans dans les meilleures équipes du monde. C’est un merveilleux ambassadeur du cyclisme.

Depuis quand connaissez-vous Maxime Monfort? Comment s’est déroulée votre rencontre?

J’ai eu l’occasion de rencontrer Maxime notamment lors de remises de prix. La décision d’écrire le deuxième ouvrage a été prise à Vielsalm lors du Godefroid sportif. Pourtant, il n’était pas spécialement emballé d’écrire une suite. Maxime est fort lucide et très humble et il me disait: je n’ai pas fait une carrière extraordinaire, je ne pense pas que ça soit une bonne idée.

Combien de fois avez-vous dû vous voir pour la rédaction?

On a dans un premier temps dû rattraper sa carrière. Le livre est le résultat d’une quinzaine de rencontres d’environ trois heures. C’était extrêmement sympathique. Ce qui est assez surprenant, c’est qu’il ne s’arrête pas au cyclisme. Il se pose beaucoup de questions philosophiques par rapport à sa vie. Il se demande notamment s’il n’est pas passé à côté de certaines choses essentielles en étant cycliste professionnel.

Y avait-il des sujets à éviter?

C’est une bonne question mais je dois être franc. Comme on a fait tout ce livre ensemble, il en a relu l’entièreté. Il n’a rien changé mais j’ai senti qu’il y avait des sujets délicats et qu’il valait mieux ne pas trop aborder. Je parle notamment de la rivalité au sein du milieu. Maxime n’est pas du genre à cracher dans la soupe, il est très correct mais il s’est lâché plus que ce que j’attendais.

Pensez-vous que sa reconversion -il est désormais directeur sportif chez Lotto-Soudal et sera le responsable des performances de l’équipe en 2019- est la bonne?

C’était son souhait depuis toujours car, ce qui l’intéressait, c’était la préparation de l’athlète. Pour lui, c’est aussi intéressant que la course elle-même. Il a toujours été très attentif à tout ça. Maxime est quelqu’un d’un peu casanier, ça lui permet de travailler les plans d’entraînements de chez lui.

Pour vous, sa carrière s’est-elle terminée trop tôt?

Je crois qu’il n’a pas eu le choix. Physiquement, c’est certain qu’il restait sur une magnifique saison 2019. Il avait crevé l’écran pendant tout le Tour de France. Il m’a dit qu’il pouvait encore le faire mais il n’a pas hésité à saisir l’opportunité qui lui a été présentée. Il n’a aucun regret et il est très content d’avoir arrêté à ce moment-là.

Quels sont selon vous les passages marquants de cette biographie?

Je trouve que c’est un livre qui se lit à deux niveaux, il s’adresse aussi bien aux fans de cyclisme qu’à ceux de Maxime. Concernant les passages marquants, c’est intéressant de savoir comment il a vécu le Tour de France 2011 où il a impressionné, lançant son leader vers la victoire. On entre dans la tête du coureur et c’est vraiment un passage marquant. Deuxièmement, on connaît les doutes du coureur et son ressenti par rapport à son métier et sa qualité d’homme, de papa, de mari et d’ami. Ça aussi c’est un super passage.

Une suite à « J’aurais signé des deux mains » ? Un troisième tome pas à l’ordre du jour

Même si l’idée de rédiger un troisième ouvrage sur sa reconversion pourrait nous traverser l’esprit, Daniel Lapraille ne voit pas les choses de la même façon. En tout cas, ce n’est pas à l’ordre du jour. « Après le premier livre, le deuxième s’imposait vite car ça sonnait comme une évidence », confie l’auteur. « Jusqu’à présent, nous n’avons encore jamais parlé d’un troisième et ça ne s’impose pas. Je ne dis pas non mais je ne connais pas non plus sa future carrière. Restera-t-il longtemps chez Lotto ? Va-t-il changer d’orientation dans 2-3 ans ? Il est évident que si Maxime devait devenir un directeur sportif à succès et amener des grands coureurs vers la victoire, il serait sans doute intéressant d’écrire une suite sur le métier et sur sa reconversion. Mais pour l’instant, ça n’est pas la question. »

En attendant, n’hésitez pas à vous lancer dans ce deuxième opus « J’aurais signé des deux mains ». Une « bio » passionnante sur l’un des plus grands sportifs de l’histoire en province de Luxembourg. Un livre des éditions Weyrich vendu au prix de 29 euros.

Une interview et un article publiés par Louise Romboux
dans Sudpresse-La Meuse Luxembourg le 31/10/20

« Maxime Monfort. J’aurais signé des deux mains »
de Daniel Lapraille est disponible en librairie et sur notre e-shop :

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