Nouveau livre sur Maxime Monfort

« Bien plus que ce dont il rêvait »

Neuf ans après la parution d’un premier tome sur la carrière du coureur, Daniel Lapraille, chef d’édition à l’Avenir Luxembourg, dévoilera dimanche à Érezée un second volume consacré à Maxime Monfort.

Daniel, la sortie de ce second ouvrage consacré à Maxime Monfort, neuf ans après le premier, alors que le coureur a remisé son vélo, c’était devenu une évidence pour tous les deux ?

Oui. C’est venu tellement naturellement que nous n’avons pas attendu sa fin de carrière pour commencer. Les premiers entretiens pour ce second volume remontent à quatre ou cinq ans déjà.

Le premier s’intitulait « La chance que j’ai ». Celui-ci, « J’aurais signé des deux mains. » Le discours n’a pas changé ?

Dans le premier ouvrage, Maxime se rendait compte de la chance qu’il avait d’être dans le milieu cycliste professionnel, de pouvoir faire de sa passion son métier de tous les jours. Dans celui-ci, il insiste sur le fait qu’il n’aurait pas pu s’illustrer davantage. Il a même réussi bien plus que ce dont il rêvait. Ce livre témoigne aussi de la difficulté inhérente à ce métier. C’est une lutte de tous les jours.

Ce second volume remonte à 2011, année de référence de la carrière d’un coureur, qui, de leader, finira comme gregario, en prenant, visiblement, beaucoup de plaisir dans ce nouveau rôle ?

C’est, effectivement, intéressant de voir l’évolution du Nadrinois. Chez Trek, il officie comme lieutenant dans les grands tours, mais comme leader dans les épreuves d’une semaine. Lotto l’a vu plus beau qu’il ne l’était. Il le dit lui-même. Il lui a fallu quelque temps pour changer son fusil d’épaule. Il a fini par se lasser de viser un top 10. Par contre, Maxime a pris un plaisir fou à se muer en équipier comme lors de son dernier Tour de France. Tout en restant constamment devant, il a vécu une course bien plus agréable que lorsqu’il visait le classement général.

Quand vous revisitez sa carrière, quelle performance mettriez-vous en tête ?

Pas un résultat en particulier, mais avant tout, sa régularité. Quand vous pensez qu’il a effectué vingt grands tours et n’a abandonné qu’une seule fois, en collectionnant les places d’honneur !

La plus grosse déception ?

Une carrière pareille aurait dû être gratifiée d’une grande victoire. Je regrette vraiment qu’il n’ait pu inscrire son nom au palmarès d’une étape d’un des trois grands tours par exemple.

Vous vous attendiez à ce type de reconversion ?

On a toujours su qu’il souhaitait continuer dans le milieu cycliste. L’opportunité de devenir directeur sportif puis responsable de la performance chez Lotto-Soudal est venue plus tôt que prévu. On sent que Maxime est né sous une bonne étoile. S’investir dans la préparation de l’athlète, c’est précisément ce qu’il préfère.

Peut-on écrire que cet ouvrage est aussi le fruit d’un fervent supporteur ?

Bien entendu. Je ne m’en cache pas. J’éprouve énormément de respect et d’admiration pour tout ce que Maxime a réalisé. Il a dû accomplir des sacrifices extraordinaires. Il ne faut donc pas s’attendre à une critique négative de l’athlète.

Peut-on imaginer un nouveau tome en 2030 ?

Autant le second est venu tout logiquement, autant je ne pense pas à une suite. Mais on peut rêver. Imaginons le directeur sportif emmener un coureur luxembourgeois à la victoire dans un monument…

Interview réalisée par Francis Collin pour L’Avenir de Luxembourg, 23/09/2020

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